Les Enjeux Sociétaux


La chasse : Une activité contraire à l’éthique

De nos jours en France, la chasse n’est plus pratiquée par nécessité, c’est au contraire une activité ludique qui consiste à traquer et tuer des animaux. Or, chacun sait que les animaux sont pourvus d’un système nerveux et sont ainsi des êtres sensibles, autrement dit ils éprouvent des sensations, des émotions, des sentiments (plaisir, peur, souffrance…).

La démarche de la chasse est intentionnellement agressive, la mort est recherchée et de fait il s’agit de la négation du caractère sensible de l’animal. On ne peut faire de la souffrance et de la mort un amusement. On ne peut à la fois prôner la solidarité, la bienveillance, la non-violence, le respect du vivant et permettre la chasse rationnellement. Elle est l’école de la violence, de la passion des armes, du goût de tuer et un loisir qui consiste à mettre à mort des animaux est inacceptable.

La chasse : Un préjudice écologique important

La chasse est à l’origine d’un important préjudice écologique, régulièrement dénoncé par les associations de protection de la nature et les scientifiques. Elle a un impact quantitatif sur la faune de manière directe par la mortalité occasionnée et indirecte par les dérangements provoqués. Chaque année, environ 40 millions d’animaux sont tués en France par les chasseurs, et en un simple weekend de chasse, ils tuent environ 300 000 oiseaux, soit autant que le nombre estimé de victimes de la marée noire de l’Erika.

Le dérangement engendré par les chasseurs induit également une baisse des populations, car il cause une modification de la distribution géographique des espèces (très visible chez les oiseaux d’eau), des pertes d’énergie provoquant une diminution de survie (diminution du temps de repos et de nourrissage, augmentation du temps de surveillance et de fuite), ainsi qu’une baisse du succès de reproduction. En modifiant le comportement et l’état de santé des animaux chassés, la chasse a aussi un impact qualitatif non négligeable sur la faune.

Des scientifiques ont observé qu’elle sélectionne pour certaines espèces et au fil des années, une population d’animaux craintifs et stressés aux distances de fuite anormalement élevées. Ces animaux, sensibles au dérangement forment une population fragilisée et démographiquement peu dynamique. L’usage de cartouches au plomb a provoqué par ailleurs le saturnisme, maladie ayant contaminé plus de 60 % des individus de certaines espèces de canards.

La plupart des espèces chassables étant en régression, les chasseurs lâchent chaque année dans la nature environ vingt millions d’animaux élevés (perdrix, faisans, lièvres, canards…), afin de pouvoir perpétuer leur activité. Cette pratique désastreuse affaiblit les dernières populations naturelles par l’apport de maladies issues des élevages, perturbe les écosystèmes et cause une grave pollution génétique de la faune. L’argument de la “régulation” est ainsi, et comme nous le démontrons ici, une véritable imposture.


La chasse : Une source de gêne et d’insécurité

Les chasseurs, alors qu’ils représentent une minorité (1,7 % des Français), accaparent et insécurisent la nature, gênant voire empêchant la pratique d’autres activités de plein air. On imagine mal un promeneur, cavalier, VTTiste, joggeur, ramasseur de champignons, s’adonner sereinement à son loisir lorsqu’il se retrouve entouré de chasseurs. Aussi, de nombreuses personnes hésitent à se promener pendant l’ouverture de la chasse de peur d’être victimes d’une “balle perdue”. En effet, chaque année, environ 150 personnes sont blessées et une dizaines tuées, dont régulièrement des non chasseurs, soit l’équivalent de plus d’une par jour en période de chasse. La chasse est le seul loisir qui tue ou blesse fréquemment des personnes ni pratiquantes, ni spectatrices.

Une contradiction avec les valeurs de notre société

La chasse est de plus en plus en décalage avec les valeurs de notre société qui prône la bienveillance, la solidarité, la non-violence et le respect du vivant. La chasse est l’école de la violence, de la passion des armes, du goût de tuer. Ce loisir, contesté par la majorité, est à contre-courant de l’évolution de notre société qui aspire à de nouvelles relations avec le monde animal fondées sur le respect.

Selon un sondage SOFRES (2011), 87 % des français·es souhaitent que les animaux sauvages soient protégés contre les mauvais traitement (c’est actuellement le cas uniquement pour les animaux domestiques), ce qui est en opposition directe avec la poursuite de la chasse. La chasse nuit par ailleurs au développement de l’éco-tourisme, des gîtes verts et des nouvelles activités respectueuses de la nature en plein essor. Demain, un loisir consistant à tuer des animaux paraîtra inconcevable et tout le monde considérera l’abolition de la chasse comme l’un des progrès moraux majeurs de notre civilisation.

Tuer par plaisir, une passion acceptable?

Le 21 septembre 2017, M.Schraen, président de la Fédération Nationale des Chasseurs, écrivait dans l’Indépendant du Pas de Calais : « Oui, on prend du plaisir à tuer une bête et c’est terrible pour certains qui sont en face de nous ».

Des études américaines montrent que 90% des criminels ont commencé par des cruautés envers les animaux ou par la chasse. Si la chasse est la manifestation de troubles psychiques ou psychiatriques, cela expliquerait le fait que les chasseurs restent imperméables aux arguments scientifiques, éthiques et philosophiques qui montrent l’inutilité, l’absurdité et la malfaisance d’un loisir basé sur la mort.


Source: Hobby-Jäger besser verstehen: Psychopathie